Par cette réinterprétation d’un moment puisé dans l’enfance, je soumets des membres de ma famille à une dynamique transgressive mais à la fois ludique et empreinte de réconfort. En retour, le participant répond à mes gestes ou à mon inaction et à la fois, m’impose son corps dans cette interaction partagée. Malgré l’impossibilité d’un réel retour au passé, les corps se laissent séduire par le désir d'un retour possible à une expérience vécue, expérience empreinte d’innocence.
Le corps se morphe, se dissèque, disparaît et se reconstruit dans la durée des interactions et dans le visionnement en boucle de l’œuvre. La vidéo devient alors une forme d'accès visible à l'espace d’une dualité entre ma mémoire, sa fiction, et la réalité. Le travail en vidéo se construit donc à partir de « restes tactiles », de traces dont se rappelle ou même s’imagine le corps afin de tenter de combler une perte.