Le 18 mai 2024

COLLECTIF INTERVALS | Autour de la table, menu du 18 mai

13h - 17h

13h | Tanha Gomes & Sandrine Côté - Petit guide pratique pour un banquet imaginaire

Tanha Gomes & Sandrine Côté présentent leur projet Petit guide pratique pour un banquet imaginaire et invitent le public à participer à un atelier de création de sachets de tisane. Ensemble, les participant·e·s réfléchiront à des enjeux de justice sociale en partageant une tasse de thé. Le Petit guide pratique pour un banquet imaginaire explore la notion d’accueil et d’hospitalité, notamment l’acte de prendre le thé comme pratique de soin. Ce projet met l’accent sur les différentes manières d’accueillir, de prendre soin et de créer des rapports ancrés dans le respect, l’équité, la solidarité et la dignité. Ce projet, prenant la forme de rencontres et d’ateliers, rassemble depuis 2021 des groupes de jeunes, d’aîné·e·s et des familles de quartiers tels que Côte-des-Neiges, Notre-Dame-de-Grâce et Pierrefonds.

Le Petit guide pratique pour un banquet imaginaire a été présenté dans le cadre de différentes expositions à la Maison de la Culture Janine-Sutto (Nos maisons, exposition collective, 2022) et à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce-Monkland (exposition solo, 2022). Au printemps 2024, une nouvelle itération du projet sera menée à Rivière-des-Prairies et à Pointe-aux-Trembles en collaboration avec le centre Turbine.  

 

14h | Victor Vargas - Postales Digitales

Victor Vargas présente son œuvre Postales Digitales, une mosaïque multisensorielle composée de codes QR qui donne accès à la réalité complexe au Québec des travailleurs saisonniers agricoles originaires d’Amérique du Sud en utilisant la technologie. Par des témoignages, des souvenirs personnels, des nouvelles et des photographies, l'œuvre tisse des liens entre eux et leurs communautés dans leur pays d’origine. Suite à la présentation, Vargas montrera comment générer des codes QR et peindre avec des encres naturelles.

Les encres végétales utilisées par l’artiste sont des teintures naturelles créées à partir de fruits et de légumes cultivés par les travailleurs dans les champs du Québec, ainsi qu'avec de la terre recueillie dans divers espaces au Mexique. Postales Digitales est inspirée par l’évolution des moyens de communication historiquement utilisés par les migrants : télégrammes, lettres, cartes postales, appels téléphoniques et appels vidéo. Elle recrée une allégorie de pollinisation croisée des expériences et des savoirs qui voyagent du Sud pour porter leurs fruits au Nord.

 

15h | Maria hoyos - Memorias de azúcar

Membre du Collectif Intervals, Maria Hoyos présente son projet Memorias de azúcar. Son champ de recherche s’inscrit dans une réflexion concernant l’art et l’identité. Ses installations sont composées de dessins, de photographies, de vidéos, d’animation réalisée avec du sucre et d’assemblage d'objets. Elle développe un travail exploratoire qui comporte diverses expressions telles que la performance, l’installation. Sa pratique artistique se développe autour des questions historiques et culturelles en lien avec ses origines colombiennes. L'art est sa façon d'agir sur le présent, sa façon d’analyser, de comprendre et de partager l’histoire. La permanence des inégalités historiques, culturelles, sociales et économiques des anciennes colonies est enracinée au sein de groupes spécifiques, créant une catégorisation sociale et raciale. Cet enracinement révèle l’inconscient colonial omniprésent dans les rapports quotidiens, qui nourrissent ensuite les dynamiques de domination et d’abus dans nos sociétés. Notre passé colonial a établi une servitude à faveur de l’exploitation de la force du travail, et la hiérarchisation sociale de pouvoir à travers l’infériorisation raciale. Sa pratique cherche à relever la mise en œuvre de quatre grands axes idéologiques: l'exploitation de la force du travail, la domination ethno-raciale, le patriarcat et le contrôle des formes de subjectivité. 

 

16h | Farzaneh Rezaei - Ruptures

Farzaneh Rezaei présente son projet Ruptures dans lequel elle utilise l’épice de safran comme pigment. Elle montre ensuite au public comment réduire les pistils de safran en poudre avec l’aide d’un mortier, et utiliser des encres naturelles et du bouillon de safran sur des cartons d’aquarelle mis à leur disposition. Les pistils des fleurs sont cueillis soigneusement par l'artiste dans le jardin de sa mère.

Sa pratique artistique explore des enjeux liés à l’immigration et à sa culture, abordant le lien identitaire qui l'unit à la nourriture. Les dessins de sa série Ruptures parlent de ses expériences dans le contexte de l’immigration, et du caractère contradictoire du phénomène de l’immigration –à la fois un récit personnel et universel. Depuis sa maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQÀM, l’artiste d’origine iranienne entame des projets de création en lien avec la nourriture dans des projets tels que Grenade, qui utilise la grenade, et Khayyâm et le vin, qui utilise le vin rouge.

 

Toute la journée | Salima Punjani - Tea, tea

Salima Punjani présente Tea,Tea, une installation en cours sous la forme d'une station de thé où les visiteurs sont invités à se préparer une tasse de masala chai. Guidée par les instructions enregistrées par Salima, cette expérience est une invitation à réfléchir sur la manière de préserver les traditions tout en vivant dans un monde qui tente de se les approprier et de les vider de toute signification sociale et relationnelle. Cette expérience est inspirée par le sentiment de confort, de lenteur et de connexion que le masala chai symbolise pour elle.


 

INVITÉ·E·S

Tanha Ghomes et Sandrine Côté se sont rencontrées en 2017 lors de leur maîtrise en Éducation des arts à l’université Concordia et depuis, elles collaborent ensemble. En 2021, elles reçoivent la bourse « Des ponts culturels, d’une rive à l’autre » du Conseil des arts de Montréal pour la réalisation d’une œuvre co-créée avec des résident·e·s de Longueuil. « Une pensée pour toi » est une installation artistique qui aborde différentes visions du soin et qui a été présentée en 2022 dans différents lieux publics de la ville de Longueuil .Artistes visuelles et travailleuses culturelles, Tanha Gomes et Sandrine Côté s'intéressent aux pratiques inclusives qui mettent en valeur les expériences personnelles et collectives des différents publics. Leur collaboration est centrée sur la rencontre. Ensemble, elles explorent les gestes de douceur, d’intimité, de générosité.

Victor Vargas Villafuerte (né en 1980 à Mexico) a étudié les sciences actuarielles à l'UNAM, avec une spécialisation en finance. Après avoir travaillé pendant 5 ans dans des métiers liés à l'actuariat, il décide de se tourner vers la photographie. En 2005, il commence à étudier la photographie et le cinéma dans les ateliers de la Casa del Lago à Mexico. Il déménage à Montréal en 2008 où il étudie la photographie au Collège Dawson. Avec son documentaire « Paal », il a remporté de nombreux prix dans des festivals de cinéma du monde entier et a été nominé à l'Académie mexicaine en 2013. Ses photographies fixes ont été reconnues dans le monde entier. Actuellement, il travaille comme photographe et réalisateur indépendant.

Née en Colombie à Cali, Maria Hoyos habite à Montréal depuis plusieurs années. L'art est sa façon d’agir sur le présent, sa façon d’analyser, de comprendre et de partager l’histoire. Son enfance s’est déroulée près des champs à la ferme familiale louée depuis plus de 60 ans à une des principales sucreries qui cultive la canne à sucre, la ramasse et la raffine. Elle s'en souvient de voir  les travailleurs à l’ouvrage de très près. Leur travail extrême et leurs mauvaises conditions de travail l'ont profondément marqué. Elle dit avoir grandi avec un profond sentiment de non-conformisme concernant les modèles sociaux établis en Colombie, au sein de la société en général.

Farzaneh Rezaei est une artiste visuelle irano-canadienne, née en Iran en 1983. Immigrée au Canada depuis 2014, elle habite et travaille à Montréal. Son travail est un lieu d’introspection du caractère contradictoire du phénomène de l’immigration. En même temps que l’éloignement des immigrant·e·s de leur terre natale et de leurs racines les peine, il et elles s’épanouissent et commencent à construire de nouveaux fragments identitaires dans le pays d’accueil. Ses œuvres cherchent à manifester cette double vie marquée par de multiples ruptures. Ses expériences vécues et ses sensations profondes dans le contexte de l’immigration fonctionnent comme moteur de sa création. Le travail de Farzaneh propose au spectateur de parcourir un univers fragmenté, marqué par la pensée nomade et migrante.

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