
31 mai 2025 - Le pouvoir de dire non et de se reposer
Présentation par Victoria Stanton
Date : 31 mai
Heure : 14h-15h30
Langue : Français/Anglais
Places disponibles : 30
L'état actuel (néolibéral) des affaires socio-économiques exige de plus en plus aux artistes et les programmes artistiques d'adopter le même langage et les mêmes attitudes que les modèles d'affaires. L'art en tant qu'entreprise signifie appliquer une mentalité entrepreneuriale et, dans le climat actuel de croissance, d'efficacité et d'accélération, cette mentalité consiste à être toujours « en marche » : toujours disponible, toujours en train de travailler et toujours productif (même lorsqu'on se repose).
Que se passe-t-il lorsque nous disons « non » ?
Ma pratique artistique et académique s'axent sur le rôle pédagogique et révolutionnaire du repos, de la pause, de la lenteur et de l'oisiveté (ou « ne rien faire ») dans les œuvres d'artistes contemporains (en particulier les artistes de la performance ou les formes adjacentes qui se produisent en direct ou dans le temps), et les implications parallèles de justice sociale de l'intégration de moments de pause et de repos dans les cours d'arts plastique au post-secondaire. Le temps de repos, juste pour le plaisir de se reposer (et non de retourner au travail frais et dispos), est un besoin primordial, qui n'est généralement pas enseigné - ou dont on ne parle pas - à l'école. Il n'est certainement pas récompensé dans notre culture capitaliste, coloniale et capacitisme.
Dans le cadre du symposium Comment protéger une idée radicale organisée par La Centrale, cette conférence aborde différents types et qualités de « non » qui servent à la fois à donner du pouvoir et à considérer le rôle des barrières comme des frontières : des limites qui doivent être reconnues et respectées. Le non est libérateur et le non est aussi un deuil. Le non est épeurant et le non est une clarté ferme : un oui inversé qui n'est pas toujours facile à porter. Le non, en tant qu'affirmation du repos (aussi complexe soit-il), est une bouée de sauvetage vers un avenir plus durable.
La pratique multicouche de Victoria Stanton – en tant qu'artiste, chercheuse, commissaire, enseignante – met les notions d’observation et de dialogue au sein de ses œuvres performatives. Elle a coécrit deux livres (Impure, Reinventing the Word, conundrum press, 2001, avec Vincent Tinguely, et The 7th Sense/Le 7e sens, SAGAMIE édition d'art, 2017, avec le collectif TouVA), et présenté des performances, des actions infiltrantes/relationnelles, des expositions et des vidéos au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Australie, au Japon, au Mexique et à Cuba. En 2018, Stanton a été lauréate du PRIX POWERHOUSE, et en 2020, elle a commencé son doctorat de recherche-création en Enseignement de l’art à l'Université Concordia. Actuellement appuyé par le CRSH, ses recherches portent sur l'exploration du repos, de la pause et du ralentissement dans les processus artistiques qui se manifestent à la fois dans les contextes du monde de l'art ainsi que dans les espaces quotidiens comme la salle de classe.